Le Dupuy-de-Lôme est un dirigeable militaire construit en 1912 pour l'Armée française par l'entreprise Clément-Bayard. Il a été détruit par des tirs français au début de la Première Guerre mondiale, le 24 août 1914.

Caractéristiques

Il est nommé en référence à Henri Dupuy de Lôme, un ingénieur militaire qui s'est intéressé aux dirigeables en 1872 (l'aérostat dirigeable Dupuy de Lôme). Quatrième dirigeable de la marque (son nom d'origine était le Clément-Bayard no 4), il fait 89 mètres de long pour 13,22 de large, avec un volume de 9 000 m3. La nacelle et les deux moteurs (des quatre cylindres de 120 ch) sont fabriqués par les ateliers Clément-Bayard, tandis que l'assemblage final, avec gonflement de l'enveloppe à l'hydrogène, se fait à Lamotte-Breuil (dans l'Oise).

Début de carrière

Son premier vol a lieu à Lamotte-Breuil le . Livré à l'armée, il est confié au génie ; le il bat le record d'altitude avec 2 943 m ; il participe à la revue du 14 juillet à l'hippodrome de Longchamp.

Le , le dirigeable est abimé lors de son départ de La Motte-Breuil, le vent l'ayant envoyé sur les piques plantées sur le terrain du voisin. En , il est aux grandes manœuvres de l'Ouest, où il expérimente le vol de nuit à partir du hangar de Voultegon. L'armée le qualifie de « croiseur », tandis que les modèles plus petits sont appelés « éclaireurs ».

Première Guerre mondiale

Au moment de la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, sur les six dirigeables de l’Armée française, trois sont des Clément-Bayard.

Le Dupuy-de-Lôme est affecté au centre d'aérostation de Maubeuge, où il possède son hangar (dans le quartier du Pont Allant, à l'emplacement du lycée). Les places fortes de Maubeuge, de Toul et de Verdun abritent alors cinq dirigeables. Leur mission principale est la reconnaissance pour le réglage d'artillerie et ils peuvent effectuer à la clarté de la Lune des vols de nuit (les avions ne volant que le jour).

Le dirigeable Dupuy-de-Lôme effectue le une mission de bombardement dans la région de Louvain. Mais les troupes allemandes avancent et menacent Maubeuge : le dirigeable doit alors quitter son poste de stationnement. Dans la nuit du 23 au , il part en direction de Reims, où les soldats français postés aux abords de la ville sont effrayés : le dirigeable venant du nord, ils sont certain d'avoir affaire à un zeppelin. Sans ordre, ils fusillent et tirent au canon sur le dirigeable. Victime de ce tir ami, il tombe en flammes près de Courcy, dans la banlieue rémoise.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jack Guillemin et Philippe Nicodème, Dans le ciel de Maubeuge 1794-1920 : l’extraordinaire aventure des ballons et des dirigeables, Maubeuge, J. Guillemin, , 283 p. (ISBN 978-2-9501809-3-3 et 2-9501809-3-0, présentation en ligne).
  • Stéphane Nicolaou, Les Premiers dirigeables français, Boulogne-Billancourt et Le Bourget, ETAI et le musée de l'Air et de l'Espace, coll. « Envols », , 111 p. (ISBN 2-7268-8318-4).

Articles connexes

  • Siège de Maubeuge (1914)
  • La France (ballon dirigeable)
  • République (dirigeable)
  • Adjudant-Vincenot (dirigeable)
  • Dirigeable militaire

Liens externes

  • « Avesnes-sur-Helpe - Le Dupuy-de-Lôme ».
  • « Carte postale du hangar de Maubeuge ».
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DOMAINE DUPUY DE LOME ROUGE Maison Cavaillé, une maison de caractère

Dupuy de Lome's dirigible at Fort Vincennes, Paris Stock Photo Alamy

Henri Dupuy de Lome (18161885), French engineer, in Army navy industry

9,00€ CPA Le Dirigeable Militaire DUPUYDELOSME FDCollector

Le Dirigeable DupuydeLôme